Le formidable coup de blues de Johnny Hallyday.

Publié le par J.L.A

Johnny Hallyday: Son fantastique coup de blues
    •  
Nous avons écouté en primeur le nouvel album de Johnny Hallyday, «Le coeur d'un homme», qui sortira le 12 novembre. Il marquera à coup sûr les esprits
 
Qui aurait cru que Johnny Hallyday soit, à plus de 60 ans, encore capable de nous surprendre? Et pourtant c'est bien l'effet que procure son nouvel album, dont la sortie est prévue pour le 12 novembre prochain.
Johnny Hallyday propose en effet avec «Le coeur d'un homme» de mettre le blues à la portée de tous. Dans le dépouillement, dans l'évidence mélodique, la star retrouve toute la force de ses débuts, à l'époque où il chantait «J'ai oublié de vivre».
«La musique que j'aime, elle vient du blues»
Il en parlait depuis longtemps, très longtemps, de son album de blues. Ne chantait-il pas, en 1973, «toute la musique que j'aime, elle vient de là, elle vient du blues»... Près de vingt-cinq ans plus tard, Johnny Hallyday touche enfin concrètement à son rêve. Mieux. Il excelle dans l'exercice.
Pourtant, rien n'était gagné d'avance. Le chanteur est reparti avec son équipe de fidèles auteurs et compositeurs (Golemanas, Veneruzo, Florence), ceux-là mêmes qui se sont penchés sur les derniers disques de Garou et de Céline Dion, aux succès mitigés.
Mais le miracle a eu lieu. Est-ce dû au soleil estival de Los Angeles? A la prestigieuse liste d'invités? Aux arrangements d'Yvan Cassar? Une chose est sûre: Johnny Hallyday n'a pas fait les choses à moitié.
Au casting de cet album «américain», on retrouve de gros requins de studio, comme Greg Leisz. Mais pas que lui. Keb'Mo, John Mayall, Tony Joe White ou Taj Mahal, illustres musiciens de blues, viennent s'ajouter à la riche guest list.
Sans parler de Bono, le chanteur de U2, qui lui a écrit son seul titre en anglais. Johnny Hallyday s'est donc donné les moyens de la démesure pour ce premier album enregistré sur son nouveau label, Warner.
Dès la première écoute, une constatation: la star est capable de chanter posément, sans pousser la voix, sans crier, sans démontrer sa très mâle virilité. Sa voix n'a d'ailleurs jamais été aussi belle que quand elle est simplement accompagnée d'une guitare. Car c'est finalement en retrouvant la modestie et l'ordinaire que Johnny fait le plus mouche.
Des tubes calibrés blues
Le titre de l'album, «Le coeur d'un homme», lui a été soufflé par Laetitia, sa femme. Le disque s'ouvre sur «Monument Valley», avec ces mots: «Ici la terre est rouge, de tout le sang versé, sous mes pieds, le sol bouge, à Monument Valley». Ce blues dépouillé, porté par une guitare acoustique et la belle voix grave, est un radieux commencement.
«Etre un homme» pose davantage la base blues alors que «Always», premier single de l'album, est une belle ballade sentimentale, écrite par Didier Golemanas. «Toujours, bien au-delà de la vie, te dire Always, pour que jamais tu n'oublies, je serais le gardien de ton ange, Always, tu garderas mon âme en échange, et moi, j'écouterais tes silences».
On imagine bien que ces mots sont directement adressés aux deux femmes de sa vie, Laetitia et leur fille, Jade. «Always» sera très certainement le tube romantique de l'automne.
«Chavirer les foules» débute à la guitare avant que Johnny ne prononce «des mots écrits sur des musiques, c'est comme une relation physique, comme un contact épidermique, ça fait chavirer les foules».
«T'aimer si mal»
La star n'élève jamais trop la voix, sauf peut-être sur «Vous Madame», qui passe parfois dans le rouge. L'émotion est à son paroxysme lorsque le chanteur interprète «Que restera-t-il?», touchante ballade qui parle du dernier jour, «Et la mort un moins peureuse, que restera-t-il de ma course autour du soleil? Que restera-t-il de ma voix devant l'éternel?».
Dans «T'aimer si mal», c'est Taj Mahal qui lui donne la réplique guitaristique et... vocale. Alors que «Ma vie» a été écrite par son ami comédien Bruno Putzulu, «Sarbacane» est bien sûr la reprise du succès de Francis Cabrel. Johnny aurait pu en faire une version criarde, il n'en est rien: il signe une reprise tout en justesse.
Pour clore en beauté ce nouvel album, Johnny Hallyday fait très fort en interprétant avec sincérité, en anglais s'il vous plaît, «I am the Blues», le titre de Bono.
C'est finalement en retrouvant la simplicité et le dépouillement que Johnny Hallyday parvient le mieux à se renouveler.
Le public suivra-t-il ce nouvel élan? Réponse à la mi-novembre, mais on peut parier que ce sera oui.
À ÉCOUTER
«Le cœur d’un homme», le nouveau CD de Johnny Hallyday, sortira le 12 novembre prochain.

Publié dans jlachantehj

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article